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Union Générale des
Travailleurs de Côte d'Ivoire
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“Permettez-moi de négocier !” - L`UGTCI, un géant aux pieds d`argile

06 Août 2008
 

Lorsque survint la grande crise des années 1980 avec la chute drastique des cours du café et du cacao qui ont perdu du jour au lendemain 50% de leur valeur, le président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY proposa une légère baisse des salaires avec des mesures d'accompagnement pour les masses les plus défavorisées et les plus fragiles.
Levée de bouclier de l'UGTCI et d’autres pseudos syndicats manipulés par des politicards encagoulés.
Tout le pays fut en émoi et notre puissante ( ?) centrale syndicale menaçait de paralyser le pays et de semer le chaos.
Finalement la mesure fut abandonnée et le gouvernement recula. L'UGTCI cria victoire mais les réalités économiques étaient là qu'on ne pouvait nier de bonheur.
Cela lui fut accordé sans hésiter par les partenaires sociaux.
Cependant, dès cette même année 2001, chacun se rendit très vite compte de la manière dont les refondateurs allaient gérer ( ?) le pays.
Le chef de l'Etat, les ministres, les présidents d'institution s'octroyaient un salaire mirobolant.
L'armée, la gendarmerie, la police, et dans une moindre mesure les enseignants voyaient leur solde connaître une amélioration sensible.
Les dignitaires du régime plongeaient à pleines mains dans les caisses de l'Etat ou des sociétés publiques et parapubliques.
De nouveaux impôts et taxes voyaient le jour pour nourrir cette boulimie des richesses des refondateurs.
Les syndicats, dont particulièrement l'UGTCI, regardaient faire, sans doutes subjugués par les résidences qui sortaient de terre comme des champignons et par les grosses cylindrées qui éclaboussaient les passants sur nos routes défoncées.
Puis survint la guerre. On s'attendait à ce que avec cette crise, la sagesse prenne le dessus et que la vorace cupidité des refondateurs allait connaître un moment d'accalmie.
C'est le contraire qui se produisit. Non seulement monsieur Gbagbo et son régime ne faisaient rien pour améliorer le sort des travailleurs et des populations, mais encore et surtout ils s'employaient à détruire le puissant tissu économique tissé en 40 ans par le PDCI.
Le point d'orgue de cette bêtise et de cette folie, ce fut la destruction d'écoles, d'entreprises et d'usines par les partisans du FPI, des gueux et des va-nu-pieds se disant patriotes avec la complicité et l'aide active des Forces de Défense et de Sécurité.
8500 français quittèrent le pays fermant les entreprises, commerces et usines et jetaient brutalement à la rue près de 50 000 travailleurs qui du jour au lendemain devenaient des chômeurs.
C'était en novembre 2004 à l'occasion d'une opération s'autoproclamant opération dignité.
Les syndicats et surtout l'UGTCI regardèrent et laissèrent faire dans l'indifférence générale.
On était audacieux mais pas téméraire et personne n'avait envie d'aller ad patres même pour une bonne, juste, et noble cause.
La crainte des dieux n'est-elle pas le commencement de la sagesse ? Les syndicats étaient donc très sages.
Les dizaines de milliers de travailleurs mentionnés plus hauts furent donc sacrifiés sur l'autel de cette sagesse !
Pendant bientôt 8 ans, le pouvoir des refondateurs s'est abonné aux prébendes les plus insensées, s'est octroyé tous les faveurs et privilèges réduisant la population à la misère la plus noire, reconnaissant lui-même cyniquement que 70% de la population parvenaient à peine à s'offrir un maigre repas par jour.
Le seuil de pauvreté a atteint 50% de la population.
L'ancienne première dame nous annonce que la guerre, que la cécité politique, l'incurie notoire et l'incapacité avérée du FPI et de la refondation nous ont infligée nous a coûté 432 milliards de francs.
Peut-elle nous dire ce que nous ont coûté la prédation et la cupidité voraces et infernales des dignitaires accapareurs du régime de la refondation ? 100, 200, 400, 500, ou 1000 milliards ?
Le déferlement des refondateurs sur les ressources et les richesses du pays a été plus ruineux et plus catastrophique que cette guerre !
Depuis bientôt 8 ans, les syndicats, notamment l'UGTCI, ont regardé faire, se contentant, chaque 1er mai, d'aller annoncer des doléances dont monsieur Gbagbo et sa refondation n'avaient rien à foutre !
La perte régulière du pouvoir d'achat ne semblait pas émouvoir nos syndicats qui restèrent impassibles lorsque des femmes se faisaient tirer dessus par les Forces de Défense et de Sécurité.
Chacun se disait que tout était perdu et que notre sort était exclusivement entre les mains de Dieu.
Puis il y a eu l'augmentation du prix du carburant et les transporteurs se mirent en grève.
Profitant de la brèche ainsi ouverte, l'UGTCI et une partie de la FESACI suivirent le mouvement.
On a alors pensé que les choses allaient bouger et que de vrais changements allaient s'opérer.
La grève des syndicats prit fin avec la grève des transporteurs.
Toutefois, vu le geste dérisoire fait par le gouvernement, l'UGTCI, la plus puissante (???) organisation syndicale donna un préavis de grève qui devait démarrer le 1er Août.
Tout le monde se mit à espérer, convaincu qu'enfin, les syndicats, à commencer par l'UGTCI, allaient jouer leur rôle.
Car que représente une baisse de 100 francs sur le prix du litre du gasoil par rapport par exemple à ces nouveaux tarifs de gaz diffusés par PETROCI ?
Coût du réajustement des bouteilles de 28 Kg:
-Livraison à domicile sous contrat : la recharge passe de 7 800à 12000 francs, soit une augmentation de 65%
-Livraison hors contrat : la recharge passe de 10 000 à 15 000 francs, soit une augmentation de 66%
-Abonnement de livraison de bouteilles à, domicile : il passe de 20 000 à 30 000 francs, soit une augmentation de 66%.
Il en est ainsi de tous les biens et denrées de première nécessité.
La grève annoncée de l'UGTCI était l'espoir suprême de voir ce pouvoir renoncer à une partie significative de ses privilèges pour penser enfin aux travailleurs et au peuple.
Et c'est au moment où l'échéance que tout le monde attendait arrivait à son terme que monsieur Adé Mensah déclare tout de go : " Camarades, permettez que je puisse prendre mes responsabilités. Nous n'allons pas lever la grève, mais nous allons la suspendre jusqu'à la fin de son exécution. La grève n'est pas levée mais nous avons toujours la pression. Pendant ce temps, permettez-moi de négocier parce que vous ne pouvez pas me dire de continuer à discuter et me demander dans le même temps de faire la grève. "
Ainsi pour monsieur Adé Mensah, la poursuite des négociations représente une clause suspensive de la grève.
Lui le grand syndicaliste ignore t-il que les discussions continuent même et surtout au moment où la grève bat son plein ? Les exemples sont légion dans le monde et il ne peut le contester.
Pour des raisons qui lui sont propres, il a donc décidé de ne pas suivre la base qui constitue pourtant le moteur du syndicat.
Il va donc négocier jusqu'au 28 août en sachant qu'il a brisé une dynamique qui ne se reconstituera plus.
Place maintenant aux cahiers de doléances non suivis d'effets chaque 1er mai.
Il est ainsi établi que c'est avec le PDCI, parti vraiment démocratique et débonnaire, que l'UGTCI sait sortir ses griffes. Par contre lorsqu'il s'agit vraiment d'aller au charbon avec le FPI et la refondation, l'UGTCI se dégonfle comme une baudruche, démontrant ainsi qu'elle n'est qu'un géant aux pieds d'argile ! Laissons donc monsieur Adé Mensah négocier puisqu'il a la pression. Au fait cette pression s'exerce sur qui, l'UGTCI ou le pouvoir ?

 

Doubé Binty

 
 
 
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